Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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sur l’armée de Bouillé, dicter des lois nouvelles au pays ? Là est la probabilité (1). — Homme politique, Noailles n’oublia jamais qu’il était soldat, et il y a des soldats que la vue d’ün uniforme ennemi rend hydrophobes. Je remarque pourtant qu’au lendemain de l'événement, lorsque l’Assemblée décrète « que les fonctionnaires publics militaires présents dans son sein prèteront sur-le-champ le serment nouveau : « Je jure de «mourir plutôt que de souffrir l'invasion du territoire « français par des troupes étrangères (2) », le nom de Noailles n’est pas désigné par le Moniteur universel. — Est-ce un oubli? Noailles eut-il une hésitation? La veille, Marie-Antoinette était rentrée dans son palais, protégée par lui contre les insultes de la foule (3)... — L'hésitation en tous cas ne dura point.

Entraîné par cette surexcitation des milieux qui monte à la tête des politiciens quels qu’ils soient, qui transforme les plus malins en sots, quelquefois les plus délicats en malhonnètes, Noaïlles s’associa à toutes les sottises des derniers jours. Dans les corridors mêmes de l’Assemblée, des affiches conseillent au peuple l'abolition de laroyauté : « Que surtout les auteurs

(1) Louis XVI avait réclamé le secours des cantons suisses dont la cause était liée à celle de la France par des capitulations séculaires, et pour le premier moment, si besoin en était, un corps de 8 à 10.000 Autrichiens. (Mémoires du marquis de Bouillé, 243, 244, 245.)

(2) Séance du 23 juin 1791.

(3) Mémoires de Veber, 367.