Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE VICOMTE DE NOAILLES 39

ne soient pas livrés à la justice (1) ! » — Le roi est libre; mais il ne choisira pas le gouverneur de sonfils; c’est aux députés que ce choix appartient; et ceux-ci dressent pompeusement la liste des citoyens qui ont leur confiance (2) ! — Leprince prisonnier de la foule, son otage, est insulté jusque dans son palais ; le président des États annonce que le chef de la garde nationale a donné la consigne pour qu’à l'avenir on ne puisse entrer aux Tuileries qu'avec des cartes de représentants :

M. Faucigny. — Oui, oui, nous sommes ici‘pour le roi, pour le défendre. l

M. Dufraisse-Duchey. Sans doute. certainement.

M. Monilosier. — Je demande que M. Lafayette soit mandé à la barre, pour rendre compte de sa conduite envers le roï et son augusie famille, et des outrages qu’illeur a fait éprouver.

M. le président. — Vous n’avez pas la parole.

M. Montlosier. — Il est indécent que l’on mette des senti. nelles jusque sur les toits,

Et dans des scènes analogues qui se renouvellent à chaque instant, jamais la voix de Noailles ne proteste ! Sa haine de l'étranger, sa répulsion contre ceux deses concitoyens qui de plus en plus ostensiblement s’unissent à lui, l’emportent sur toute autre considération. Le premier il demande « que les gardes nationales de tous les départements soient dirigées vers la frontière ». (Les tribunes applaudissent avec transport.) (3). À tout

(1) Séance du 30 juin 1794.

(2) Séance du 4 juillet 4794. (3) Séance du 10 juillet.