Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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instant il incite le Comité militaire à presser l’œuvre de la défense. Et sa dernière, comme sa plus virulente protestation est contre l'Assemblée qui ne décrète pas assez vite la marche en avant contre les envahisseurs (1).

Le 4 août 1791, Thouret, apportant aux États généraux le texte définitif de la constitution, s’exprima ainsi : « La nuit dernière était l'anniversaire de l’époque à jamais mémorable où tant d'abus furent renversés. La séance actuelle est l'anniversaire de celle où vous commençâtes à poser les premières bases du majestueux édifice qui s’achève (2). »

Que de réflexions dut faire «Louis Noaïlles », exvicomte du même nom! Cette nuit, il l'avait faite célôbre; elle était sa chose, son honneur devant le pays. Mais deux ans plus tard! Le peuple est révolté contre ses bienfaiteurs ; la nation coupée en deux; le roi, le pauvre roi, abandonné par ses amis, calomnié par ses ennemis, roi de carton créé de toutes pièces par une Assemblée grisée d'orgueil ! Quel que fût l’enthousiasme de Noailles pour la liberté, eñ entendant son beau-frère Lafayette supplier les représentants du peuple de présenter « à l'examen le plus indépendant et à l'acceptation la plus libre du roi (on applaudit) (3) le règlement de sa propre prison, il dut se demander avec angoisse si, « ayant voulu créer une royauté con-

(1) Séance du 6 septembre. (2) Séance du 5 août. (3) Séance du 5 août.