Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

ET

LE VICOMTE DE NOAILLES 41

stitutionnelle, il ne venait pas de dresser l'acte de déchéance de la monarchie (1) ».

Qu'il eût ou non des inquiétudes, il ne les montra point. Le 13 septembre 1791, lorsque Louis XVI, amoindri, détérioré, vint dire à l’Assemblée nationale : « Je déclare qu'instruit de l'adhésion que la grande majorité du peuple donne à la constitution, je renonce au concours que j'avais réclamé dans ce travail, et que n’étant responsable qu'à la nation, nul autre, lorsque j'y renonce, n’auraît le droit de s’en plaindre (2), » Noailles ne fut pas plus royaliste que le roi et, de très bonne foi sans doute, il s’applaudit d’être demeuré silencieux.

Tilly a dit de lui:

Ses opinions politiques n’ont été que d’emprunt et de commande (3).

Les petits esprits, il est vrai, ne pardonnent pas facilement les intuitions qui leur sont refusées !

Noailles fut un précurseur, il vit laRévolution avant qu’elle eût éclaté; s’il montra de l’inexpérience dans la façon de l’endiguer, il eut cette supériorité sur tant d’autres gentilshommes de ne point lavoir niée.

J'ai cru la Révolution inévitable, a-t-il dit lui-même, et que nous pourrions la diriger; entraîné ensuite au delà de

(1) Guaner, les Girondins, p. 24. ,

(2) Message du roi à l’Assemblée nationale, le 13 septembre 1791.

(3) Mémoires de Tilly, t. I, chap. x, p. 289.