Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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suadé que tous les Français ne songeront à l’avenir qu'à mourir pour les institutions qu'ils se sont données. Il aurait dü être plus perspicace, il ne pouvait pas être plus démocrate.

Dans sa courte carrière politique, le vicomte de

Noailles a prouvé que la noblesse savait, il y à cent ans, discuter et agir ;

Ses moyens ef sa capacité n’ont pas été assez connus (1).

Il eût joué un rôle plus important dans la Révolution, . si tous les partis, commeil le disait lui-même, n’eussent refusé de se fier à lui (2).

Les jeunes démocrates croyaient mal à son désintéressement, les vieux royalistes ne lui pardonnèrent pas d’avoir vu plus clair qu'eux. Il est de ceux à qui l'on ne rend justice que longtemps après qu’ils ne sont plus. Ils ne perdent pas toujours pour attendre.

III Nous sommes en octobre 1791 ; l’'émigration bat son plein. — Le constituant est redevenu homme de guerre. — Maréchal de camp à la dissolution des

États généraux, Noaïlles a accepté le commandement de la place de Sedan. Il est aux avant-postes ; il

(1) Mémoires de Tilly, t. I, chap. xIIT, p. 298. (2) Ibid. *