Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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faire des savants ou des écrivains; maïs la connaissance de ces langues nous dispose à suivre {outes Les professions. — Je ne trouve dans la danse quede la dissipation et dans ceux qui l’enseignent des idées futiles qu'ils communiquent à leurs élèves. Je préfèrerais, pour obtenir de l’aisance dans les manières et dans la marche, le maniement des armes connu sous le nom d’insiruction des recrues.

On dirait que Noailles a prévu les bataillons scolaires! Il termine le programme par ce conseil, marqué au coin de la prévoyance :

Je désire qu’Alexis apprenne, ainsi que son frère, de beaux morceaux de prose de Bossuet, etc. ; ils donnent l’habitude

de ranger les mots avec ordre, de bien construire ses phrases (1).

Deux ans plus tard, les enfants ont grandi. Noailles se fait rendre un compte minutieux de leurs progrès. Mais une idée le hante : si l’on allait décider sans lui de leur mariage! Ils approchent de l’âge oùon l’a marié lui-même. Vite une lettre de protestation ! Des époux de 15 ans! Cela est bon pour l’ancien régime; sous le régime nouveau, l’on ne doit plus commettre de ces sottises.

S'ils veulent un jour devenir époux, je tâcherai, écrit-il, d’en retarder l’époque le plus possible.

Lorsque ses parents l’ont marié, 1ls ne l'ont pas consulté. Il n’a pu choisir sa femme, elle lui a été

(1) Noailles au citoyen Grelé, 20 février 1797. (Communiquée.)