Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

ne 4 "FT F0 A NES M CT Tome

62 GENTILSHOMMES DÉMOCRATES

partie de son escadre, tout espoir d'y arriver. Mais dans une assemblée où les nobles d’origine, où les seigneurs de terre et d'église étaient nécessairement appelés par le mode suivant lequel avait été réglé le choix de ses membres, les la Rochefoucauld allaient se trouver dans leur domaine naturel. Il est moins étonnant pour eux que pour tous autres que leur nom y ait été de tant de façons représenté.

Des deux députés, évêques l’un de Beauvais, l'autre de Saintes, et du député abbé de Preuilly, iln'y a rien à dire ; ils furent de la catégorie des illustres inconnus, comme il en est dans tous les Parlements. Le cardinal, au contraire, tint son rôle, rôle très différent de celui des deux ducs. Président élu de l'ordre du clergé, non seulement il refusa le serment civil, ce qui n’était qu’une preuve d’orthodoxie, mais encore il s’opposa de toutes ses forces à l'abolition des privilèges d’églises (1). « C’estun bien bon ecclésiastique », écrivait le bailly de Virieu (2). — Mais il ne comprit rien et, vu son âge (79 ans à l’ouverture des États), il ne pouvait rien comprendre à la démocratie naissante. — Il fut de ceux qui se prennent pour des rocs et qui se considèrent comme inébranlables ; le souffle populaire les balaye et la France continue à avancer.

Mais en face de ces quatre la Rochefoucauld, en voici deux autres, dues tous les deux (3), grands sei-

(1) Séance du 2 juillet 4789.

(2) Archives de Parme. Dépèche du bailly de Virieu, 20 juin 1791.

(3) L'un portait le titre de duc de la Rochefoucauld, l’autre le titre de duc de Liancourt.