Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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LES DEUX LA ROCHEFOUCAULD 65

Diderot, Condorcet. — [Il y vécut de leur conversation, il s’en imprégna. Devant lui, Turgot préconisa le remplacement des douanes provinciales, des corvées par un impôt foncier ; et aux États généraux, le jeune seigneur pose à son tour les bases de cet impôt. Là, Adam Smith développa son célèbre adage : « Laissez faire, laissez passez. » Arthur Young célébra l'agriculture, Didérot et Condorcet la tolérance. Avec eux, et avec d’autres encore, chaque semaine le jeune duc écoutait la lecture des lettres, des petits vers satiriques adressés par Voltaire àla présidente du cénacle encyclopédiste. On se représente cet adolescent de 18 ans, au milieu de cette pléiade de beaux esprits, bienfaiteurs et malfaiteurs de la France, mais tous aimables, actifs, exubérants d’idées, assistant à leurs saillies, à leurs épigrammes sous les yeux d’une femme « supérieure, disait l’an de ses amis, à la superstition par son caractère comme par ses lumières », et dont la grande passion, a écrit un autre, était « celle de faire du bien ». Quel apprentissage de la vie, de la vie politique surtout !

Et là aussi il voit cette démocratie qui a l'avenir pour elle, sous son aspectnon seulement de séduction, mais encore de vulgarité. Les Princes du peuple traînent leur peuple après eux, une foule de gens besoigneux et mal policés. La duchesse d'Enville ne les excluait pas; elle voulait que son fils connût le monde nouveau auquel il était convié, tel qu’il est, avec ses façons et son jargon. Une de ses commen-

sales entrant dans son salon aperçoit de superbes 4.

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