Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française
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méprisent leurs gouvernants actuels et, autant que j'ai pu en juger, ils désirent la restauration de leur prince ‘. »
Tant qu'il resta en Europe Morris se préoccupa et même occupa de la Restauration ; il s'employa, dans la mesure de son action possible, à la reconnaissance de Louis XVIIT par les souverains d'Europe et prépara pour lui un projet de manifeste ?. Il s'applique d’ailleurs à diriger vers un régime de sage liberté ceux qu'il considère comme devant devenir à nouveau les maîtres de la France. Au mois de juin 1705 ik revoit à Londres M. de Moustier, dont il aurait voulu faire en 1791-02 l’un des ministres de Louis XVI : « Le comte de Moustier me rend visite et nous avons une longue conversaon. Si je puis juger de ses vues d’après sa conversation, il travaille à devenir l’un des ministres du nouveau Roi de France. IL me dit que le roi sera bien disposé à la conciliation avec tous les partis. Je prononce le nom du duc d'Orléans. mais il pense que cela peut rencontrer quelques difficultés ?. » Le 8 juillet suivant : « Le comte de Moustier vient me voir. 1 dit qu'il a été depuis longtemps en relations avec Windham, le ministre de la guerre et que dernièrement il l’a pressé de me voir et de me consulter. Il dit que M. Pitt a remis le soin des affaires de la Vendée à M. Windham. Lui (Moustier) a divers plans concernant la France ; mais la liberté française n’y entre pas*. » Au milieu du même mois, il écrivait au vicomte de Boursac en lui envoyant un effet de cent livres sterling sur MM. Parish et Ci: de Hambourg : « Ne parlez pas d'obligations. Souvenez-vous toujours de nos conversalions el tâchez de faire comprendre à tout le monde combien il est essentiel de pardonner, d'oublier le passé en ne pensant c à Vavenir. Les dispositions ici sont excellentes. Ils veulent formellement rétablir la France, mais ne veulent pas verser le sang et les trésors de l'Angleterre pour assouvir des vengeances particulières. Ils sont dans ce que j'appelle les bons principes: et je me trompe fort, ou le nouveau roi se déclarera ouverte ment pour la modération et pour la conciliation *. »
1. ©. IL, p. 79. Lettre à Washington, écrite de Hambourg. 2. T. IE, p. 96, 99, ror, et ci-dessus, p. 26. — 3, T. II, p. 93. 4. ©. I, p. 100. — 5. T. IL, p. ro3. Lettre en français.