Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française
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Français, un émigré, et la note change : « Lavaupallière, qui arrive pendant la conversation, montre plus de mauvais vouloir que personne contre cet homme infortuné. Il semble se flatter de ce qu'il y ail encore quelque chance de le faire pendre. Il le regarde, non seulement comme ayant manqué de talents, mais comme très ingrat envers le roi et la reine. Je le défends contre ce dernier reproche, afin de voir quel peut être le montant de l'inculpation, et elle se ramène à deux faveurs reçues de la Cour :. d’abord le pardon qui lui fui accordé pour être allé en Amérique malgré les ordres donnés en sens contraire, et secondement sa promotion au grade de maréchal de camp en passant par-dessus plusieurs autres, qui étaient, pour la plupart, des hommes de grande famille. Pour couronner le tout, il l’accuse de manquer de courage el déclare qu’il l'a vu traité avec mépris, sans qu'il lait relevé. À cela j'oppose la négation la plus péremptoire que permette la bonne éducation : et il le ressent. En vérité la conversation de ces gentilshommes, qui ont la vertu et la bonne fortune de leurs ancêtres pour les recommander, me conduit à oublier presque les crimes de la Révolution française ; et souvent le tempérament implacable et les vœux sanguinaires qui sont les leurs, me font presque croire que l’assertion de leurs ennemis est véritable, à savoir que c'est le succès seul qui a décidé de quel côté seraient les crimes et de quel côté la nusère!. » En Amérique, Morris, au cours triomphant de l’Empire, persiste à attendre la Restauration. Dès 1803, avec trop de hâte encore et en mélant à la vision vraie d’autres vues moins sûres, il décrivait la coalition finale et la curée de 1814. C'était après la rupture de la paix d'Amiens. Le 24 novembre il écrit à Robert L. Livingston : « Je conviens avee vous que les dernières négociations ont été conduites misérablement du côté de l'Angleterre. Mais voyez comment tournent les affaires de ce monde. Les ministres du roi, s'étant empêtrés dans une misérable paix, se sont empèêtrés pour en sortir dans une guerre dispendieuse et ont par là relevé le sentiment national, auparavant déprimé, et maintenant il est certes dans le cercle
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