Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 209

cette arme avait toute puissance sur le cœur du monarque : on se hâta de lui présenter un mé. moire écrit en anglais pour fixer ses résolutions ; il entendait fort bien cette langue, et le secret des communications était gardé par cette voie.

Les constitutionnels allaient triompher, la faction dominante de l’Assemblée élut Thouret à la présidence. La révolution chercha à effrayer le roi; on fit manipuler le pain avec de mauvaises farines, et le peuple cria : « La Constitution ou « la mort...! » Les autorités étaient menacées de Ja lanterne , on fit parler les provinces : « tous les malheurs de la guerre civile allaient fondre sur Le royaume, si l'acceptation constitutionnelle n’était pas entière. » Par tant de manœuvres, on violenta le roi, il ne fut plus maître d’opposer la force de la raison à la force de la révolte.

La nouvelle loi de l'État était inconstitutionnelle, inutile et dangereuse. Inconstitutionnelle: « un roi inviolable est un roi qu'aucune peine ne « peutatteindre ; » or, la loi de Ja nation infligeait une pénalité au souverain. Dans un état monarchique, la couronne ne tombe sur une autre tête qu'après la mort du roi; et, d’après la loi, Le roi de son vivant pouvait être dépossédé du diadême. Inutile : la constitution ne prétendait décider que ce que les circonstances seules décideraient. Dangereuse : elle ouvrait des chances aux envahissemens des factions.

Pour jurer un tel pacte, le roi se tint debout