Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 323 aux armes ! » Le sang allait colorer l'horizon, Dès les premiers coups du tocsin, quatre cents gentilshomines armés de pistolets s'étaient réunis encore une fois autour du roi, pour lui faire un rempart de leur corps. Dans ce nombre on comptait le vieux maréchal de Maïlly, les comtes de Viomenil et de Puységur , le baron de Marguerittes, Pont-Labbé, d'Hervilly, et tant d’autres qui, comme eux, payèrent leur dévouement par la mort ou la proscription. Mandat avait proposé un plan bien concu : il voulait, à la tête de compagnies sûres, prendre l'initiative, marcher sur la place de Grève et arrêter les insurgés du faubourg Saint-Antoine. Ce mouvement spontané aurait empêché la jonction des Marseillais avec le faubourg Saint-Marceau, qui n'était pas encore en mouvement. Cet avis ne fut pas écouté; le roi voulut attendre l'attaque; c'était tout perdre.

Mandat était homme d'action; 1l avait été voué à la mort dans lé conciliabule de Monceaux, il fut la première victime du 10 août : on le traqua à l’'Hôtel-de-Ville, et bientôt il fut destitué « comme ayant pris des mesures contre le peu« ple; » puis livré par Pétion au général Rossignol, qui l’assassina. On enleva sur le cadavre deux billets : le premier était de Louis XVI, qui avait défiance de sa loyauté; l’autre du maire de Paris, qui l’autorisait à garantir la constitution et