Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

38 HISTOIRE

Cette mort fit concevoir des craintes sur les destinées de la monarchie. On connaissait la fermeté du prince que la France avait perdu, etla jeune tige qui s'élevait au milieu des orages, parut bien frêle pour eu supporter les bourrasques.

Bientôt les hérauts d'armes crièrént: « Place « à M. le Dauphin! » Des larmes coulèrent sur les joues du prince, On se resserra, et Louis fut saluéde cette dignité qui placait sa tête au niveau du diadéme. Peu après les mêmes hérauts d'armes crièrent : « Le roi est mort ! vive le roi! » J'était l’adieu aux dépouilles de Louis XV, à une tombe qui repoussait une lignée de cercueils dans les cavéaux de Saint-Denis : c'était le cri d'avèncment d’un prince, bon par nature, et qui, au milieu des courtisans, voulut qu'on le nommât Louis-le-Sévère, La rigidité des mœurs de Louis XVI justifia seule ce surnom. Il ne fut sé= vère que pour lui.

Bientôt, sousles regards de ce prince, les mœurs de la cour s'épurèrent : pour aspirer aux faveurs, il fallait passer par le devoir. Les leçons les plus fructueuses sont celles qu'on voit pratiquer.

Louis XVI avait puisé dans l'exemple de Marie de Saxe, sa mère, la foi qui lui donna la résignation dans ladversité et la force de mourir en fils ainé de l'Église. Lorsque cette princesse expira, la France porta un deuil de cœur; elle avait semé des bienfaits ; le jeune monarqueallait continuer ses œuvres,