Histoire de la Révolution française

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un prince, né dans le pouvoir absolu, qui avait cependant lui-même pris l'initiative des réformes, et avait consenti, fût-ce même avec quelque résistance, au partage de la souveraineté? D'ailleurs, la Révolution, une fois entraînée dans cette voie sanglante, ne serait-elle pas condamnée à la suivre jusqu’au bout ?

Les raisons historiques mêmes ne manquaient pas. La République romaine s'était contentée de l'expulsion des Tarquins, et elle avait duré. La république d'Angleterre avait condamné un roi à mort, et elle avait péri après être devenue la proie du despotisme militaire : funeste avenir que l’on n'eut pas assez devant les yeux; mais il my a pas d'expérience pour les passions.

Toutes ces doctrines furent soutenues à la tribune de la Convention. Les uns (c’étaient les députés de la Droite) invoquèrent l'inviolabilité et dirent que le roi ne pouvait être jugé par la Convention. Les autres (c’étaient les Montagnards) soutinrent qu’en effet le roi ne devait pas être jugé, mais traité en ennemi et condamné par les lois de la guerre.

La Convention prit un parti moyen. Elle écarta l'exception d’inviolabilité, et elle décida qu’elle se constituerait en tribunal. Elle appela Louis XVI