Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands
DE LA THÉOPHILANTHROPIE. 7 « catholique et sera à cet eflet transporté dans la nef; 2° Que si « les deux gardiens de l’église consentent à servir le culte Théo« philanthropique, ils seront relevés de leurs charges; 3° Que « l’orgue étant aussi à l’usage des Théophilanthropes, les catho« liques ne sen serviront plus (1). »On voit par cette délibération que le catholicisme n’avait au fond rien perdu de son opiniâtreté, de sa raideur hautaine, de ses prétentions exclusives, dans cette tourmente révolutionnaire qui avait failli l’engloutir. Mais les Théophilanthropes n’en eurent pas moins gain de cause, et depuis le mois d'avril 1798, l’église cathédrale de Paris compta au nombre de celles où se célébrait leur culte.
La Théophilanthropie ne se contentait pas de s'adresser au . publie par le culte, par la prédication, et de satisfaire par ce moyen les besoins religieux des hommes mürs; elle s’efforçait de remplir toutes les conditions d’une Église et en particulier d'atteindre l’enfance, de l'instruire, de l’élever selon les principes Théophilanthropiques. Plusieurs écoles avaient ététréées dans ce but; l’une au Panthéon (ancienne Sainte-Geneviève), Vautre, place du Parc-d’Artillerie, (ancienne place Royale); celle-ci était dirigée par un nommé Chapuis qui paraît avoir eu une certaine notoriété dans la secte. Les maîtres et les élèves assistaient régulièrement aux assemblées religieuses, à l’édification desquelles ils contribuaient par le chant de cantiques que les maîtres faisaient apprendre à leurs élèves; il en était de même des aveugles placés sous la direction d'Hauy. En même temps, la société s’efforçait d'atteindre l'opinion publique par les journaux; elle avait plusieurs feuilles périodiques : l’Æcho des cercles patriotiques et des Réunions des Théophilanthropes, feuille villageoïise. Le rédacteur de ce journal était Siauve. Plus tard l’Écho fut réuni à l’Ami des Théophilanihropes, recueil de . morale universelle, à l'usage des hommes de toutes les religions, de tous les pays, de tous les élais et métiers. 11 nous a été impossible de savoir quel avait été le degré de publicité de ces journaux et quelle influenceils avaient pu exercer sur l’opinion pu-
(1) Grégoire. Histoire des Sectes, tome HE.