Histoire des deux conspirations du général Malet

299 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

comme fou. Il courut à la caserne, et de là à la place Vendôme, pour hâter le retour de ses hommes. « Qu'avez-vous donc fait, Rabbe, lui dit le colonel Doucet? » Il expliqua comment, en apprenant que l’empereur avait perdu la vie sous les murs de Moscou et qu'il fallait maintenant songer à sauver les débris de notre armée, il avait éprouvé un désespoir profond. (avait été pour lui comme un coup de foudre; il n'avait plus eu la conscience de ses actes, et ne se souvenait même pas des ordres qu'il avait donnés. Le pauvre homme était bien innocent. Cela n’empêchera pas ses braves camarades de la commission militaire de le condamner à mort.

Le commandant Laborde, suivi d’un nombreux détachement, se transporta ensuite à l’hôtel du mi_nistère de la police, où il trouva Lahorie occupé à signer tranquillement des pièces destinées aux départements. Déjà un de ses courriers était parti pour le Midi.

Lahorie n’était qu’un conspirateur sans le savoir. S'il avait su qu'il s'agissait d’une conspiration, il aurait sans nul doute agi autrement, pris d’autres précautions. Mais il s’imaginait être linstrument d’un gouvernement régulièrement établi et fonctionnant légalement ; il croyait, de bonne foi, ue les modifications constitutionnelles auxquelles il prêtait