Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALE 293

son concours s’exécutaient en vertu des ordres du Sénat, comme au 18 brumaire cela s'était fait au nom des pouvoirs établis ; voilà l’explication de sa grande tranquillité d’âme et de son apparente faiblesse. En apprenant que la mort de l’empereur était une fable, que le sénatus-consulte était une invention de Malet, il fut plus étonné qu’il ne l’avait été quelques heures auparavant, en voyant s'ouvrir devant lui les portes de la Force. Il se laissa arrêter sans résistance, parce qu'il n’y avait pas moyen de résister. S'il eût été prévenu par Malet, il se fût certainement mis en état de défense; mais on croyait si peu à une lutte que les soldats qui Pavaient accompagné avaient des pierres en bois à leurs fusils.

Ce que je dis de Lahorie s’applique également au général Guidal. Celui-ci, après avoir conduit le duc de Rovigo à la Force, était allé prendre possession du ministère de la guerre, que le duc de Feltre avait abandonné au premier bruit de l’insurrection. Lui aussi pensait agir en vertu d’un acte émanant du Sénat. Il donna quelques ordres, installa sa petite troupe au ministère, et s’en alla déjeuner paisiblement dans un restaurant, où l’on ne tarda pas à s'emparer de sa personne.

Les deux généraux furent ramenés à la Force par