Histoire des deux conspirations du général Malet

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DU GÉNÉRAL MALET quelques curieux et une centaine d’agents de police, voués par métier au service de la tyrannie, poussèrent le cri de : Vive l'Empereur! en apprenant l’arrestation du général Malet; mais les soldats se retirèrent muets et consternés, comme s'ils eussent senti qu'après une heure de délivrance, le pays se retrouvait plongé dans la servitude. Ce fut comme un témoignage de la douleur que causait l’avortement de la conspiration. |

À l’'Hôtel-de-Ville, il n’y eut pas l'ombre de résistance. Le commandant Laborde, qui se multiplait, y arriva au moment où le préfet Frochot achevait de donner les ordres nécessaires pour l'installation du gouvernement provisoire. Le comte Frochot laissa éclater de grandes démonstrations de joie en apprenant la fausseté du bruit de la mort de l'empereur, comme pour faire oublier la facilité avec laquelle il Pavait tout d’abord accueilli. Du haut du perron de l’Hôtel-de-Ville, il apprit à la foule rassemblée sur la place de Grève que la mort de « Pauguste empereur » n’était qu'un mensonge, et il invita chacun à retourner à ses occupations. Puis il monta en voiture pour se rendre chez Parchi-chancelier. Le colonel Soulier fut un peu moins facile à désa-

buser. Les uns affirmaient que l'empereur élait 15