Histoire des deux conspirations du général Malet

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lui étaient posées. Le général démontra par des explications si franches, siloyales, d’une clarté si saisissante, l'innocence du commandant de la 10° cohorte et des autres prévenus, que des juges plus honnêtes et plus impartiaux eussent tenu à honneur de rendre à leur égard un verdict de non culpabilité. Les réponses fournies par les autres accusés militaires furent à peu près conformes à celles du colonel Soulier. Il n’était venu à la pensée d'aucun d’eux que le bruit de la mort de l’empereur fût un bruit supposé. x Cela m’a donné un ooup de foudre, dit Rabbe, j'ai perdu ma présence d’esprit, » Quant aux simples officiers et sous-officiers, qui avaient conservé tout leur sang-froid, ils n'avaient fait que suivre les ordres de leurs supérieurs; leur crime était l’obéissance passive.

Cela fut démontré d’une façon saisissante par le capitaine adjudant-major Piquerel. « Ma défense est simple, dit-il. Je ne connais que les lois militaires. Chargé de l’instruction du régiment, c’est moi qui faisais la théorie aux sous-officiers. Les réglements disent : Dans tous les cas, le grade inférieur doit obéissance au grade supérieur; le caporal au sergent; le sergent-major à l’adjudant ; ladjudant au sous-lieutenant ; le lieutenant au capitaine ; le capi-