Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 243 généraux, devenus comtes et barons par la grâce d’un forban, galonnés sur toutes les coutures comme des chambellans de l’ancien régime, et qui, après avoir été les fiers soldats de la République, courbaïent l’échine jusqu’à terre devant le crime heureux, n’eurent pas un mot à répondre à cette parole d’honnête homme. (était pour eux comme la voix du châtiment. |

Guidal témoigna son mépris à ces juges de circonstance en gardant un silence dédaigneux.

Le colonel Soulier se contenta d’invoquer sa bonne foi. En se conformant aux ordres d’un général muni de pièces qui lui avaient paru régulières, il avait cru remplir son devoir de soldat. Comme on pouvait croire qu’il avait cédé à la promesse d’un grade plus élevé et d’une forte rémunération pécuniaire, il rappela dans sa défense que deux années auparavant, commandant le fort Mont-Jones, à Barcelone, il avait refusé cinq cent mille franes et le grade de général au service de l'Espagne que lui avait offert l'ennemi, et qu’à la tête de quinze cents Français il avait repoussé douze mille Espagnols. C’était peine perdue, il parlait à des sourds.

Le pauvre colonel était d’ailleurs si troublé que Malet fut, à plusieurs reprises, obligé de lui venir en aide et de répondre aux questions insidieuses qni