Histoire des deux conspirations du général Malet
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DU GÉNÉRAL MALET 283
sacrée de l’empereur et pour la perpétuité de sa dynastie, manifestait en pleine audience solennelle, dans les premiers temps de la Restauration, son horreur « de cette législation spoliatrice, qui après avoir dévoré les patrimoines et désolé les familles, envahissait les États et dégradait les couronnes ; » et il se félicitait de voir l'héritier de la plus longue race des rois replacer la société sur ses véritables fondements. Croyez donc après cela à la conscience politique des magistrats nommés par le pouvoir.
Le Corps législatif, qui n'avait pas été convoqué cette année, comme je l'ai dit, ne fut pas appelé à féliciter l'empereur d’avoir échappé à la conspiration Malet. Cela lui épargna la honte d’adulations auxquelles il se serait certainement laissé aller, comme le Sénat, le conseil d’État et la cour impériale. Seulement, ce corps si longtemps et si honteusement servile, n’attendit pas la suprême défaite pour dire son fait à l'empire. En effet, à une année de là, presque jour pourjour, il dénonçait au monde entier, dans une adresse à l’empereur, les fléaux dont la France était devenue la proie, grâce au gouvernement impérial, Pindustrie expirante, le commerce anéanti, l’agriculture languissante, et cette guerre barbare et sans but, qui arrachait, chaque année, tous les bras à la terre et aux arts de la paix,