Histoire des deux conspirations du général Malet

38 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

chargée d’assurer lAssemblée législative ‘ des sentiments patriotiques des canonniers de la garde nationale, il s'était écrié alors :

« Nous avons juré sur l'autel de la patrie, sur les armes qu’elle nous a confiées, de périr jusqu’au dernier plutôt que de consentir jamais à une capitulation. »

Il se souvenait en 1808 de son serment de 1792.

Gindre et Lemare étaient compatriotes. Tous deux étaient administrateurs du département du Jura lors du guet-apens de Brumaire, et ils n'avaient pas craint de protester contre le crime de Bonaparte. Gindre était un médecin distingué, qui avait dévoué sa vie au culte de la liberté. Il était inconsolable de la perte des conquêtes de la Révolution, etne pouvait manquer de s'associer avec empressement à une entreprise dont le but était de les recouvrer.

Lemare avait toujours eu le renom d’un patriote ardent. Dans le cours des orages de la Révolution il s'était fait remarquer dans les sections parisiennes par son patriotisme éclairé. Président de l’administration départementale du Jura, il avait protesté contre la violation du conseil des Cinq-Cents et vainement appelé ses concitoyens à la résistance. Depuis l’étouffement de la liberté, il s’était consacré à l’enseignement de la grammaire et des lettres.