Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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Le bonheur fut grand et la reconnaissance infinie. Les pasteurs de Paris ayant été nom-. més chevaliers de la Légion d'honneur, accueillirent la chose avec les éclats d’une joie un peu enfantine. Sans nul doute Rabaut le Jeune exprimait sans exagération le sentiment de tous les cœurs lorsqu'il écrivait : « Les actes éclatants de justice, cette signalée protection accordée aux églises réformées et protestantes par le grand Napoléon, ont pénétré de reconnaissance, d'amour et de respect pour sa personne sacrée cette portion intéressante de ses sujets qui, après deux siècles et demi de persécution inouïes lui doivent la jouissance paisible des biens les plus précieux t»

L'enivrement de la possession de ce bon vouloir gouvernemental après lequel on avait soupiré trois siècles est même poussé jusqu'à prendre pour insignes avantages ce qu'en d'autres temps on n'eût accepté à aucun prix. Ecoutons encore Rabaut : « Organisés en vertu d’une loi, les pasteurs sont devenus des fonctionnaires publics salariés par le gouvernement et confirmés dans leur charge par

Sa Majesté Impériale... La discipline ecclé-

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