Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

— 116 —

siastique à été maintenue et aucun changement ne peut y être fait sans l’autorisation du gouvernement !. »

Ce dernier trait nous conduit tout droit aux désavantages du nouvel ordre de choses.

En premier lieu la disparition des colloques. C'est fâcheux, mais moins qu’on ne le penserait au premier abord. Les nouveaux consistoires formés par groupements de 6000 réformés, les remplacent en partie.

Mais ce qui est déjà plus grave, c'est la transformation amenée dans les synodes. Leur champ d'action ne s'étend plus que sur un groupe de cinq églises dont chacune envoie deux délégués, soit en tout dix personnes. C’est bien peu pour vaincre l’inertie du pouvoir civil ou résister à ses empiétements. De plus, l’ordre du jour doit être préalablement soumis au gouvernement qui fixe les points à traiter et délègue un commissaire pour veiller à son exécution. L'assemblée ne peut durer plus de six jours et, une fois séparée, ne sait en aucune facon ce que devien-

dront ses décisions. Celles-ci, en effet, ne

1 Annuaire, p. 13.