Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

Te

changé autour d'eux, et en eux aussi ; que les dogmes ne correspondent à plus rien de vivant et, morts eux-mêmes, ils ne sentent pas que la vie s’est retirée du vieux trone séculaire.

Le coup de vent survient et tous sont à terre, à peine étonnés, il faut le reconnaitre, car la chute ne leur a pas paru très grande. Il est vraiment curieux de constater avec quelle philosophie sereine, un peu plus tard, les mêmes hommes reconnurent la chose. Rabaut le Jeune, par exemple, ne s'étonna

jamais d'une si rapide disparition du culte.

C'est à la lecture des sermonaires de la deuxième moitié du XVIII siècle, que le manque de vie chrétienne apparait sensible. Plus encore l'examen du niveau des études fait toucher au doigt la décadence. Pour cela il faudrait nous transporter à Lausanne ou à Genève, dépeindre le milieu religieux glacé dans lequel les jeunes cœurs français avaient à faire leur théologie. Cela nous conduirait trop loin de notre sujet. Bornons-nous donc à faire quelques remarques.

Déjà en 1774, Rabaut père se plaint de

l'abandon du culte et de la négligence des