Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

intérêts supérieurs de l’âme. Dans une lettre du pasteur Pomarel au pasteur Roland, nous trouvons cette phrase pleine de découragement : (la génération arrivée à la maturité s’'abandonne à l'indifférence, sinon à l’incrédulité !».

À Luneray, on demande la destitution d’un pasteur qui avait une prédication plus dogmatique que morale?.

Enfin les prédications roulent surtout sur des sujets vagues et sans portée spécifiquement chrétienne. Les sermons de La Source, qui produisaient la plus profonde impression, portent leur date pour le fond comme pour la forme. Il n'est plus question que de « l’Etre suprême », de | « Architecte de l'Univers », du « Grand Etre »3.

Les meilleurs, certes, sentent tout ce qui manque au christianisme qui les environne, mais ils n'arrivent pas à définir la lacune et encore bien moins à la combler.

Dans son « Essai sur les études et les exer-

cices du saint ministère », qui contient plus

1 De Pressensé. L’Egl. et la Rév., 2 éd., p. 452, 2 Maury. Le Réveil, I, 236. $ Bulletin du prot., 1889, p. 27.