Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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que j'ai fait, s'écriait le réformateur, n’a rien alu; je suis une misérable créature et, maintenant, Je prie que tout le mal me soit pardonné! »

« Quelle différence entre cet aveu de la misère et du péché, et cette glorification de

sa propre justice”. »

Dans chaque époque et chaque école il se trouve un enfant terrible qui, exagérant les défauts de tous, en est comme la démonstration vivante. Le pasteur Marron pourrait bien avoir rempli ce rôle pendant la période révolutionnaire. Avec une absence de gêne vraiment rare, il se promène à travers tout le christianisme et remet tout en place d’une main que la parfaite suffisance de son possesseur ne rend Jamais hésitante.

Ecoutons-le plutôt :

« Ce qui fait surtout naître, écrivait-t-il à un ami, ce qui a perpétué, ce qui entretient la superstition qui enfante tôt ou tard l’incrédulité, c’est l'abus de se servir dans le culte d'expressions obscures, mystiques, qui ont

pu offrir dans leur origine un sens clair parce

1 Maury. Le Réveil I, 237 sq. q