Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

Na

hommes, à l’ensemble du peuple protestant. Il ne suffit pas de proclamer des libertés, il faut encore que ceux à qui elles sont données soient capables d’en jouir.

Or, plus la Révolution progresse, plus il devient évident que son esprit s'oppose au catholicisme; il fallut bien plus longtemps avant qu'il combattit les notions protestantes, et cela n’arriva que lorsque le torrent débordé dévasta tout autour de lui.

Le clergé catholique ne pouvait accepter la constitution imposée. C'était la ruine de l'autorité papale par l'indépendance de l’évéque; la ruine de l'indépendance épiscopale par l'indépendance du curé, la ruine de celleci comme de la précédente’ par leur soumission commune au pouvoir civil. À l’épicospalisme romain succède le presbytérianisme, donc les bases mêmes de l'Eglise protestante. Les pasteurs pouvaient accepter la Révolution, non seulement parce qu'elle leur apportait la liberté, mais sans arrière-pensée, la regardant comme leur fille dans ce qu'elle a de bon, la plus grande des victoires de la Ré-

formation en pays latin.