Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation
LA THERMORÉGULATION q7
Aux températures inférieures à la neutralité thermique, la chaleur de l’action dynamique spécifique remplace les calories correspondantes de la thermorégulation chimique. C’est pourquoi l’action dynamique spécifique se manifeste de moins en moins lorsque l’on s'éloigne de la neutralité thermique vers les basses températures, pour disparaître complètement à une température assez basse à laquelle le besoin de chaleur réglable atteint la même valeur que Paction dynamique spécifique. Tous ces faits ont été mis en lumière par Rugner [176].
6. LE MÉCANISME DE LA THERMORÉGULATION CHIMIQUE.
Sous l’influence de la température ambiante, la calorification de l’homéotherme peut augmenter de plusieurs fois par rapport à celle de la neutralité thermique. Par quel mécanisme se fait cette production de chaleur réglable ?
Sachant que le travail musculaire est une source de chaleur et que nous pouvons nous réchauffer par son exercice, et que, d’autre part, dans la lutte contre le refroidissement peut apparaître la contraction musculaire sous forme de frisson thermique, on serait tenté d’attribuer à quelque forme de travail musculaire origine de la calorification de la thermorégulation chimique.
Cependant il n’y a pas de doute que la thermorégulation chimique peut avoir lieu indépendamment de tout mouvement et de toute contraction musculaire sensible. Ainsi lorsqu'on fait passer le rat de la température de 30° à celle de 209, sa dépense augmente considérablement sans qu’il puisse être question de frisson thermique ou d’autres contractions musculaires. L’innervation musculaire n’est pas indispensable pour la thermorégulation chimique. On admet actuellement, que le curare ne supprime pas la thermorégulation chimique ; on doit remarquer cependant qu’il l’entrave très considérablement. La paralysie de la plupart des muscles par sections nerveuses n’abolit pas la thermorégulation chimique (FREUND et STRASSMANN [55], FREUND et GRArFE [53], Isewscnmip [101|).
La suppression du frisson thermique n’abolit pas la thermorégulation chimique, comme l’a constaté Ch. Kayser [1406] chez le pigeon à moelle dorsale sectionnée, dont la production calorique