Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

LA THERMORÉGULATION 94

les échanges augmentent de 93 % (Kayser) [106]. De même chez l'homme, la perte de l’eau imperceptible par la peau est, d’après Benepicr [14], très peu influencée par les facteurs externes tels que le froid, le vent et l'enlèvement des vêtements. C’est, selon le même auteur, l’abaissement de la température de la peau sous l’action d’un courant d’air, qui vient balancer l'accroissement de la perte due aux facteurs physiques externes. « La perte insensible qui se produit par la peau semble être une donnée absolument fixe, même lorsque les conditions de l'ambiance changent ». Les facteurs internes, tels que le travail musculaire, augmentent la transpiration insensible en accroissant la circulation périphérique. La transpiration insensible mesurée dans des conditions rigoureusement déterminées peut servir de mesure des échanges énergétiques et remplacer à ce titre le métabolisme de base.

L'’évaporation de l’eau par voie respiratoire est également employée par de nombreux homéothermes comme mécanisme de thermorégulation physique dans la lutte contre l’'échauffement. En augmentant la ventilation pulmonaire, la déperdition de chaleur latente se trouve également augmentée. La polypnée thermique consiste en une forte accélération du rythme respiratoire ; en raison des mouvements respiratoires très superficiels, la ventilation alvéolaire, dans la polypnée thermique, reste normale, et c’est dans les voies respiratoires conductrices et non au niveau de la surface alvéolaire que se produit l’évaporation supplémentaire (MAGNE [1321).

On admet généralement que l’air expiré est saturé de vapeur d’eau à la température du corps. Cependant, d’après les expériences de R. Jacquer et A. Mayer [104] sur le lapin, Pair expiré n’est pas nécessairement saturé, il peut même être très loin de la saturation. Ensuite, il n’y a pas nécessairement parallélisme entre les variations du débit de l'air expiré et de la quantité d’eau émise par voie respiratoire. La teneur en eau de l’air expiré varie peu, tant que la température extérieure est inférieure à 309, puis elle s'élève jusqu’à saturation, quand s'élève la température. L'augmentation de la quantité d’eau émise peut être due ou à une augmentation simultanée de la ventilation et de la teneur en eau de l’air expiré, ou à une seule de ces deux variations. L’excrétion de vapeur d’eau par voie respiratoire est une fonction indépendante, distincte de la polypnée.