Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation
LA THERMORÉGULATION 39
nue insuffisante par les autres moyens de thermolyse, on voit chez les homéothermes possédant des giandes sudoripares apparaître la sécrétion de ces glandes, la sueur, à la surface de la peau.
La déperdition de chaleur sous forme de chaleur latente de l’évaporation de la sueur peut atteindre, dans un air sec et agité, la valeur de la production calorique totale, même dans l’exercice musculaire le plus intense, ainsi que le témoigne le maintien de lhoméothermie à des températures ambiantes supérieures à celle du corps (cas des chauffeurs de navire travaillant à des températures pouvant dépasser 500).
L’intensité de la sécrétion sudorale n’est pas une mesure de la déperdition calorique latente, car, d’une part, la sueur s’égouttant en partie n’est pas totalement évaporée à la surface du corps, d’autre part l’évaporation se fait aussi bien aux dépens de la chaleur ambiante que de la chaleur soustraite au corps.
La thermorégulation par la chaleur latente d’évaporation de l’eau est, comme le remarquent Mayer et NicairA [145], un mécanisme bien imparfait, car ce n’est que très progressivement que Pévaporation s'adapte aux changements de la production. La réaction de l’organisme n’a pas le caractère d’une réponse proportionnée, mais bien plutôt d’une riposte excessive à un choc ; c’est une réaction glandulaire assez grossière.
à. Phénomènes vaso-moteurs périphériques.
Un autre facteur important de la thermorégulation est l'apport. de la chaleur de la profondeur de l’organisme vers sa périphérie. Une preuve directe de cette voie de déperdition est donnée par le fait relaté par Perse et HarL [155],à savoir que la température centrale d’une tortue placée dans un bain froid se refroidit plus vite lorsqu'elle est vivante qu’à l’état de cadavre.
Par les phénomènes vaso-moteurs, la quantité de sang soumis au refroidissement à la surface du corps peut être essentiellement variable. On a longtemps attribué aux phénomènes vaso-moteurs un rôle prépondérant dans la thermorégulation, de l’homme surtout. On invoque encore actuellement le fait facilement constatabl: que la peau s’anémie sous l'effet du froid, tandis qu’elle s’hyperémie sous l’effet du chaud. Cependant il est également incontestable que le froid peut provoquer de belles hyperémies. Lerèvre [121] étudiant chez l’homme l’action de l’eau de différentes tempéra-