Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

LA THERMORÉGULATION 59

Bargour [12], en faisant circuler dans un tube enfoncé dans la région frontale du thalamus de l’eau à différentes températures, constate que si la température est au-dessous de 330 il y a élévation de la température rectale, tandis qu'il y a abaissement de celleci si la température de l’eau est au-dessus de 420.

Selon Donras [45] la polypnée thermique n'apparaît chez le chien qu’à la suite d’une élévation de la température du sang. L. Viënoié [197] constate également chez la tourterelle qu’il doit y avoir une élévation de la température cloacale d'au moins 0,59 pour que la polypnée apparaisse. La polypnée thermique serait donc d’origine centrale, produite par l'effet de la température élevée du sang sur le centre de la thermorégulation. Selon Donras l’excitabilité de ce centre dans ce cas dépend du métabolisme de l’eau. Dans la soif elle est très abaissée de sorte que l’hyperthermie doit atteindre 2-30 pour provoquer la polypnée.

Ce mécanisme de thermorégulation par action centrale de fortes variations de la température du sang ne doit jouer un rôle que dans l’hyperthermie et l’hypothermie ; il explique le fait que lhypothermie, comme nous l'avons vu, augmente les échanges. Dans d’autres conditions l’homéotherme règle sa température sans qu’il y ait des modifications notables de la température de son milieu intérieur, ce qui ne signifie pas, comme nous le verrons plus loin, que le mécanisme central de la thermorégulation ne repose pas sur des faibles variations de la température de ce milieu.

De même les modifications de la densité du sang sous l’influence de la température ambiante, mises en évidence par BarBour[12 bis] et les effets de ces modifications sur la thermorégulation ne sauraient être le principal mécanisme de la thermorégulation, celle-ci se faisant instantanément, tandis que les modifications de la concentration du sang sous l'effet des variations de la température ambiante nécessitent, sans doute, un certain temps pour s'établir.

La température ambiante ou mieux l’intensité de la déperdition calorique à la surface du corps doit être l’excitant principal de la thermorégulation, transmis par voie nerveuse au centre thermorégulateur. Quelles sont ces voies ?

La section de la moelle chez le lapin au-dessus de la VIe vertèbre dorsale supprime la thermorégulation physique mais ne supprime pas la thermorégulation chimique (FreunD [50]). Les échanges sont fortement augmentés par suite de la déperdition calorique