Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

LA THERMORÉGULATION 61

méotherme tend. à maintenir ainsi automatiquement. Quelles sont ces modifications nous l’ignorons complètement. Toutefois ce problème n’est pas particulier à la thermorégulation. Il se pose pour toutes les nombreuses régulations se faisant à un niveau absolu: telle la glycémie et les autres éléments de la constance du milieu interne.

Comme nous l’avons remarqué, il est difficile d'admettre que ce sont seules les variations de la température du sang qui en agissant sur le centre de la thermorégulation assureraient celle-ci. C’est l'intensité de la déperdition calorique à la surface qui doit être l’excitant et le point de départ du mécanisme de la thermorégulation. Cependant on ne peut imaginer ce mécanisme sans un effet direct central de la température du sang. En effet, lorsque l’excitation périphérique produite par le froid, par exemple, provoque une élévation des combustions, celle-ci doit être exactement proportionnée à l'augmentation de la déperdition. On ne voit pas quel pourrait être le contrôle de cette concordance si ce n’est la température centrale elle-même.

Dans les appareils physiques de régulation de la température, on sait que celle-ci n’est jamais absolument constante et que c’est précisément par les variations de celle-ci que la température est maintenue à un niveau relativement constant, la baisse de la température provoquant son élévation et inversement. Il doit en être de même dans le mécanisme de la thermorégulation physiologique.

Les expériences de Gasnier et Mayer [57] montrent que chez le lapin placé à une température constante, la production calorique considérée pour des périodes assez longues de durée esb remarquablement constante. Mais il n’en est plus ainsi si lon décompose ces périodes en de brefs espaces de temps. Dans ce cas la production calorique varie, oscillant autour d’une valeur moyenne. Comme le disent ces auteurs, « la thermorégulation résulte bien de la réponse de la thermogenèse à la thermolyse, mais de plus partiellement des compensations entre les excès et les défauts de la thermolyse ». « Ni les deux formes de la thermolyse, ni la thermogenèse ne demeurent jamais constantes et, par conséquent, ce n’est que statisbiquement que, sur un même animal, il existe un rapport entre l’intensité des échanges et celle de la perspiration. La thermorégulation résulte d’un jeu de compensations qui se font à chaque instant et qui sont plus ou moins strictes, entre trois facteurs : thermogénèse,