Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

LA THERMORÉGULATION 65

XI. — Thermorégulation et civilisation.

Si le climat exerce une influence sur la civilisation, cette influence doit être en rapport avec la fonction de thermorégulation. C’est par l’état physiologique différent qu'ils produisent que divers climats agissent sur l’activité physique et intellectuelle de l’homme.

La zone de la thermorégulation physique, c’est-à-dire les températures ambiantes supérieures à la neutralité thermique, ne sont pas propices au travail musculaire pas plus qu’à l’activité mentale. La sudation continue impose à tout instant un sentiment désagréable de lutte contre la chaleur qui accable et fatigue.

Les températures inférieures à la neutralité thermique, lorsqu’elles ne sont pas trop basses, sont favorables à l’activité physique, la chaleur du travail musculaire étant utilisée dans la marge de la thermogenèse. Pour le travail intellectuel il n’y a pas de doute que les températures voisines de la neutralité thermique sont les plus favorables à l’activité intellectuelle.

Actuellement, l’homme est mieux armé dans la lutte contre le froid que dans celle contre le chaud. Par ses vêtements il peut régler sa déperdition calorique d’une façon presque illimitée ; d’autre part, l’élévation de la température ambiante de ses habitations ne présente aucune difficulté particulière. Il en est tout autrement de la lutte contre le chaud. Les moyens d'augmenter la déperdition d’une façon pratique, compatible avec les diverses occupations habituelles, sont fort réduits. Une fois les vêtements supprimés, tous les moyens de lutte contre le chaud sont épuisés du côté vestimentaire. D'autre part, l’abaissement de la température ambiante des habitations est un problème autrement compliqué que celui de son élévation. Le jour où l’on pourra maintenir la température des demeures à 109, 209, 300 et plus au-dessous de la température extérieure, aussi simplement que l’on réussit à l’élever par le chauffage, un des grands obstacles à l’activité humaine dans les pays chauds sera levé. Les climats chauds ont ensuite un inconvénient pour Phomme par le fait même qu'ils sont propices à la vie des poïkilothermes. Les insectes, divers parasites y trouvent leur milieu par excellence, ce qui est la cause de maladies humaines particulières aux pays chauds.

Actuellement les centres de civilisation sont surtout dans les