Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)
PENDANT LA RÉVOLUTION. 381 « 6 juin 1795.
« Je vous écris à la hâte pour prévenir toutes les inquiétudes qui pourraient vous assaillir. Oh! quelle journée désastreuse vient de se passer; quand je te dirai que nous avons perdu 1000 hommes, je n'exagérerai pas, sans compter les blessés. Le bataillon de la Gironde a été cruellement m'altraité; nous nous sommes enfuis Cluzeau, Chaudruc, Corbière et moi sur des mulets que nous avons pris; nous sommes ici toujours sous la direction de M: Terrier, qui a établi son ambulance dans un château d'ici. Nous avons été trahis de la manière la plus indigne. Le général est passé chez l’ennemi. Le camp de BlancPignon est pris et brülé, les troupes sont rentrées à la citadelle. 3000 hommes des nôtres ont eu à lutter contre 14000 Espagnols, une cavalerie et une artillerie formidables. Les bombes pleuvaient sur le camp comme la grêle. Saint-Jean est dans la plus grande alarme. »
À la suite de cette défaite, nos troupes durent se retirer; Edmond nous fait un tableau désolant de cette retraite, et il ne peut s'empêcher d’'exhaler des plaintes amères sur les concussions dont ils sont les tristes victimes et sur l’incurie de ceux qui les dirigent. 2 |
« Navarreins, 19 juin 1795.
: «Pendant notre route de Saint-Palais à Navarreins,