L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

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après avoir beaucoup voyagé et passé par bien des mains, constamment refusé par la duchesse d’Angou-

eu, en cette affaire, qu'une attitude et qu'une méthode : renvoyer à des commissions compétentes l'examen de l'authenticité du viscère. Il n’y a eu,de la part de Louis XVIII et de sa nièce, ni refus net ni acceptation nette, en d’autres termes, ni encouragement ni formule dubitative. La duchesse d’Angoulème a seulement esquissé, en deux mots, un commencement d'enquête personnelle et verbale. Quant à Louis XVIII, le seul propos qu’on lui prête est une réponse un peu dilatoire, mais plutôt favorable : « J'aurai égard à la demande ; mais ce n’est pas encore le temps de s'occuper de cet objet. Que M. Pelletan soit tranquille. » — Rien de plus constitutionnel et j'oserai dire de plus scientifique que cette attitude des princes : ils ne se reconnaissaient pas de droits à l'expertise ou de compétences critiques. Il faut ajouter, d’ailleurs, que des propositions de ce genre (reliques de toutes sortes) étaient faites à toute heure au début de la Restauration, que la plupart manquaient de sérieux, que des erreurs graves avaient été commises par suite d'acceptations hâtives; que, de plus, le cœur de Louis XVII avait eu déjà des aventures (voir plus loin); etqu'enfin Pelletan se dit victime de quelques