L'atomisme d'Épicure
Lo part dans la nature la conformité au but, et qui avait une grande inclination pour la vue pessimiste des choses. Néanmoins, on trouve assez de ressemblance entre l’épicurisme et le stoïcisme, non seulement dans les buts de leurs systèmes, mais aussi dans les théories particulières (r). Même la dépendance des philosophies antérieures leur est commune (les stoïciens dépendent d'Héraclite et des cyniques, comme les épicuriens dépendent de Démocrite). D'après cela, la philosophie d'Epicure ne diffère pas par sa valeur de celle de ses ennemis. Au contraire, la Morale d'Epicure qui tenait compte de la vraie nature humaine, était supérieure aux préceptes forcés et un peu affectés des stoïciens. Comme le bonheur épicurien semblait plus facilement réalisable que celui des stoïciens, il est naturel que l’épicurisme ait été chaleureusement accepté dans un temps où les hommes étaient déjà fatigués des tirades peu naturelles des stoïciens sur une vertu péniblement accessible. .
Ayant réfuté les attaques générales faites à la doctrine de notre philosophe, il convient de s'occuper spécialement de son atomisme.
L'épicurisme ne se réduit pas à la Morale d'Epicure. Il ne faut pas perdre de vue que cette morale était fondée sur les bases fortes et solides d’une doctrine physique, développée dans tous les détails. La cause principale pour laquelle cette doctrine physique a été jusqu'à présent négligée et injustement appréciée est, nous Je répétons, à chercher d'abord dans la manière difficilement accessible dont elle fut exposée.
D'après les restes de la Physique d'Epicure, il est évidemment permis de conclure que le matérialiste avait de grandes dispositions pour la philosophie théorique et scientifique, Il nefs'est pas consacré exclusivement à ces déductions parce qu'il souhaitait rendre les hommes heureux, et parce qu'il savait que la connaissance seule ne peut leur apporter le bon-
(4) De rapport de l'épicurisme vers le stoïcisme et de ressemblance existant entre eux, voir Zeller p. 467-471.