L'atomisme d'Épicure
nt
breux rayons. Leur tissu étant extrêmement délié, les simulacres peuvent pénétrer partout, quand ils ne rencontrent pas d'obstacles : ils parcourent un espace plus considérable que les rayons du soleil dans un temps égal. Donc ils s'insinuent facilement dans nos sens et excitent la sensibilité de l'âme. Mais ils ne peuvent pas être perçus particulièrement, à cause de leur subtilité excessive ; pour cela un afflux contiau des simulacres est nécessaire, pour que l'impression se produise.
Ses explications des sensations particulières, sur lesquelles nous ne pouvons pas nous arrêter ici, Epicure les a appuyé sur celles de Démocrite, quoiqu'il en aït ajouté des modifications considérables (x).
Notre philosophe réduit les images de la fantaisie aux simulacres auxquels ne correspond aucun objet réel, et dont la réunion dans l'air est fortuite. C’est par cette réunion que l’on-voit les fantômes des morts et les formes fantastiques qui n'existent pas en réalité (p. ex. l'image de Centaure provient de la rencontre de l’image d'un cheval et de celle d'un homme) (2). Les simulacres dont nous sommes entourés sont nombreux, mais l'esprit les perd tous à l'exception de ceux qui attirent son altention (3).
Le matérialisie Démocrite admettait que l'âme est de nature corporelle. Composée des atomes ignés qui sont les plus fins et les plus mobiles de tous les atomes, elle meut et anime île corps (4). Entre les deux atomes du corps se trouve un atome de l'âme (5). Le philosophe d'Abdère localise la pensée dans le cerveau, la colère dans le cœur, et lle désir dans le foie.
(1) Cf. pour les théories de Démocrite : Arist. De anima I, 7, 419a ; Arist. De sensu c. 2, 458a, 5 ; Theophr. De sensu 49, 50, 54, 55, 57, 58 62 ; Plut. Plac. IV, 49, 2'et 5 : Gell. NA. NV, 45,8 ; D.L. IX, 47, 48. Voir pour les théories d'Epicure : D.L.1X, 46-50 ; 59-55 ; le IV livre du poème de Lucrèce : les fragments du Il livre du æeot quoewc d'Epicure ; Aët. Plac. IV)15,.1 ; 49,9 ;Sext \Adv-Mfath. "206. -
(2) Ci. De R. N. IV, 729-748,
(3)sIbid. IV, 802-817.
(4) Cf. Arist. De anima I, 2, 405b, 51 ; 404a, 16 ; 405a, 7 ; 5, 406b, 15 ; Cie Tusc 1411902 .
(5) Voir la réfutation d'Epicure de celte supposition de Démocrite chez Lucrèce, De R. N. III, 370-371.
+