L'atomisme d'Épicure

Ce

Pour que l’air ne chasse pas du corps les atomes de l’âme qui sont très légers, nous introduisons, par la respiration, toujours de nouveaux atomes dans notre organisme. Si la respiration cesse, la mort'suit (x). Le corps meurt, quand les atomes de l’âme le quittent. Démocrite nie l'immortalité ; les atomes qui sont soriis du corps ne peuvent y revenir, de même quils ne peuvent pas exister séparés du corps (2).

Quoiqu'il ait attribué la nature corporelle à l'âme, Démocrite l’a regardée comme bien supérieure au corps. Dans plusieurs fragments il parle de l’âme comme un représentant de l'idéalisme en parlerait (3). Il avoue que ce sont les atomes de l’âme qui ont la plus grande valeur dans l’univers.

Epicure a refusé l'âme aux végétaux (4), mais il l’a accordée aux hommes (5). Sa théorie de l’âme ressemble à celle de Démocrite, quoiqu'elle contienne aussi des vues propres, suggérées par les objections qu'Aristote a faites à la doctrine de l’âme de l’Abdéritain (6). Epicure désirait vivement délivrer les hommes de Ja crainte fatale de la mort, en leur procurant la vraie connaissance de la nature de l’âme (7). Lui aussi a conçu l'âme comme un corps subtil, disséminé à travers tout le corps. Elle est composée d’atomes les plus lisses et les plus ronds, car autrement elle ne pourrait pas être müûe si rapidement. Mais sa substance n'est pas simple, enseigne Epicure en s'éloignant de Démocrite ; elle est composée de quatre matières, dont l’une ressemble à la chaleur, l’autre au souffle, la troisième à l'air, et la quatrième, la plus mobile et la plus ténue de toutes, est sans nom (dxaTovéLaTTOv, nominis eæpers). Le souffle produit le mouvement, l'air le repos, la chaleur produit la Chaleur du corps. Quant au quatrième élément, dont notre matérialiste est incapable de donner l'explication, il produit la

* (1) Arist. De anüna 1 2 : De red. N. €. 4, 411 b, 30 ; AGEN, 7,14 (2) Slob. Ecl. 1, 924 : Lact, int. D 07, 8!

(5) Voir les fragments 37, 10%, AN, 171, 487 et 189.

(4) Aët. NV, 96, 5.

() Sext. Adv. Math. 7, 267.

(6) De anima, I, 5, 406b, 20:

(1) Cf. De R. N. LIL, 31-40 : I, 410-449.