L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

L'OUVERTURE DE L'ÉCOLE Gr

camp des Sablons seraient déjà en état de donner une leçon aux automates de la tyrannie. »

Ces écoliers vantés par les conventionnels s’attiraient pourtant les justes réprimandes de leur général. Deux compagnies d’invalides, dont le corps degarde était dans une des maisons de la porte Maillot, surveillaient provisoirement le camp, le dépôt de la cavalerie et le parc d’artillerie. Quelques élèves s’assirentsurles bätonsdes chevaux de frise et se moquèrent de ces vieux braves : Bertèche leur signilia que les sentinelles devaient être « infiniment respectées ». D’autres allaient au dehors remplir de vin leurs bidons: Bertèche leur défendit sous les peines les plus sévères de franchir l’enceinte. D’autres faisaient des ordures dans les allées et aux alentours : Bertèche leur rappela qu’il y avait des commodités et qu'il était aussi dangereux que malséant de « porter partout des odeurs méphitiques (1)».

Mais ces reproches du général ne s’adressaient qu’au petit nombre. La masse des enfants de Mars était, comme l'avaient dit Le Bas et Peyssard, pleine d’ardeur et de zèle. L’enthousiasme républicain éclata lorsqu'un jeune tam-

(1) Ordres des 29 et 30 juin et des 3 et 18 juillet (41, 12, 45 et 30 messidor). 4