L'école de village pendant la Révolution

4 CHAPITRE I.

Ce que l’on peut affirmer, c’est que les écoles primaires, beaucoup plus nombreuses qu’on ne l’a cru pendant longtemps, étaient inégalement réparties entre les diverses provinces. L'impulsion centrale ne s'était exercée à leur égard qu’à des intervalles éloignés ; l'initiative des évêques et les mœurs avaient plutôt contribué à leur développement que les édits de Louis XIV et de Louis XV!.Les écoles étaient plus répandues dans les régions de l’est et du nord que dans celles du centre, de l’ouest et du midi. Il en est de même de nos jours. Les régions les plus dépourvues d'écoles en 1789 sont précisément celles où le nombre des illettrés est encore le plus élevé*. La loi est devenue égale pour tous sans avoir pu faire ressentir ses effets d’une manière égale dans toute la France. Tant les mœurs reslent supérieures aux prescriptions des lois!

Les départements de l’est occupent aujourd’hui le premier rang dans la statistique de l'instruction, comme les provinces qu'ils ont remplacées l'occupaient avant 1789. Il y a des maîtres d'école

Gers que de 355 mariages, et pour l'Hérault que de 295. Cette inégalité, si elle permet de contester quelques résultats, ne saurait en tout cas diminuer l’intérèt et la portée des sivantes recherches de M. Maggiolo. Voir Pièces justificatives, $ I.

1 Déclarations du roi de 1695, 1698 et 1724. Isambert, Recueil des anciennes lois françaises, XX, 251, 317, XXI, 261.

2 Voir la carte publiée par le Magasin pittoresque, année 1870, p.268, les statistiques officielles eten particulier la Statistique de l'Enseignement primaire, 1880, 2°vol., Intr., p.cLxvir.