L'école de village pendant la Révolution

16 ; : CHAPITRE I.

voyé à l’école, et qu’on lui apprendra à lire et à écrire autaut que faire se pourra. L’enseignement qu'on donne dans les campagnes ne tombera pas toujours sur un terrain ingrat, et l’on peut citer des savants, comme Lebon d’Humbersin, l'inventeur de l'éclairage au gaz?, et le baron Thénard qui recurent leurs premières leçons dans l’école de leur village. Les sacrifices que les communautés d'habitants s'étaient imposés ne restaient pas stériles.

La communauté d'habitants ou de village, comme on appelait au dix-huilième siècle la commune rurale, avait conservé quelques traces de sa physionomie primitive. C'était une association naturelle, groupée sous la suprématie du seigneur et du curé, mais présentant encore quelquefois l'aspect d’une grande famille, divisée en plusieurs branches, ayant ses réunions, son église, souvent ses bois et ses pâturages communs,

{ À Isle-Aumont, en 1694, on stipule qu’on fera apprendre à l'enfant. sa créance, à lire, à escripre... À Dampierre, en 1758, le tuteur enverra deux mineurs « à l’école autant que faire se pourra, pour apprendre à lire et à écrire... » Un mauouvrier de Laines-au-Bois s'engage, en 1769, à nourrir, coucher, blanchir et entretenir son pupille d’habits et linges à son usage et suivant son état, «luy faire apprendre sa croyance en la religion catholique, apostolique et romaine, mème l'envoyer à l'école jusqu'à l’âge de quinze ans...» Je pourrai citer d’autres textes analogues. (Arch. judiciaires de l'Aube, n°5 1608, 1582, 1372).

2 Justin Fèvre, Revue de Champagne, X, 279.