L'école de village pendant la Révolution

ÉTAT DE L'INSTRUCTION EN 1789. A7

qu'on appelait les communes. Dans leurs assemblées qui se tenaient à l'issue des offices religieux, à l'ombre des vieux arbres sous lesquels s'étaient réunis leurs ancêtres, les pères de famille, les chefs de maison, tous les biens-tenants délibéraient sur les intérêts de la communauté qui étaient les intérêts de chacun d’eux, et nommaient leurs principaux agents, le syndic, le collecteur, le messier. C’étaient eux aussi qui choisissaient leur maître d'école. Dans la plus grande partie de la France, ni l'Etat, ni le clergé, ni le seigneur ne possédaient le droit de le désigner, à moins que ce droit n’eût été conféré à l’un d’eux par des fondations spéciales. C'était librement, dans l'assemblée générale, que les pères de famille passaient par devant un officier public le contrat qui confiait l’école à un maître pour une ou plusieurs années. Tout candidat, s’il était muni de l'approbation ecclésiastique, et s’il paraissait offrir des garanties à la communauté, pouvait être élu. L'Eglise attestait sa doctrine et sa moralité; l'Etat n’intervenait qu’au point de vue financier ; il reconnaissait entièrement la liberté des habitants. « Il faut, écrivait en 1780 l'intendant de Bourgogne, que les recteurs d’école dépendent des habitants qui les paient... » Nonseulement ceux-ci peuvent élire le maître, mais ils ont le droit de le révoquer, en invoquant des motifs sérieux. « Il n’est pas possible, disait un 9

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