L'Herzégovine : étude géographique, historique et statistique

LES ADMINISTRATIONS CIVILE ET MILITAIRE. 83

que la prescrit le titre V, chapitre I, article 67, de la loi organique des vilayets ; mais l'influence gouvernementale y est prépondérante ; il en est de même pour la nomination des hodjabachis ou chefs de communautés. Les chefs de village (nez) et de quartier (mowktar) sont nommés par le suffrage universel du village qui les garantit et les rétribue , et c'est au moyen de leurs votes et de celui des notables que la Sublime-Porte choisit les chefs de communautés, les membres des conseils et des tribunaux. Chaque casa possède un hodjabachi catholique ou orthodoxe, ou deux hodjabachis catholiques et orthodoxes, si les deux éléments sont représentés. |

Tel est le rouage de l'administration ottomane en Herzégovine. Le mutésarif délègue une partie de ses pouvoirs aux caïmacans (sous-préfets) dans l’arrondissement desquels sont les mudirs, chefs des nahiés (cantons); puis viennent les représentants de la nation, les membres de conseil, de tribunal, etc. Les hodjabachis sont une sorte de maires des communes auxquels les mouchtars prêtent leur concours en qualité d’adjoint ou de conseillers.

C'est, pour toute l’Herzégovine, un total d'environ irois cents fonctionnaires, membres de conseils, de tribunaux, etc., outre quatre cent soixante et dix neuf zaptiés où gendarmes.

Le fonctionnement de ce mécanisme ingénieux marche depuis quelques années; les mœurs, en s’épurant, ont rendu la concussion plus rare, et les chrétiens sont trailés avec assez d'égalité. Il est vrai qu'ils sont partout en minorité dans les conseils et dans les tribunaux des casas, contrairement à l'esprit de la loi