L'Horticulture française : ses progrès et ses conquètes depuis 1789

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un tubercule de modeste apparence qui ne tarde pas à s'imposer sur les tables d’amateur; il s’agit du Stachys, Épiaire à chapelet, ou Crosne de Païllieux. Vivr ati plus longtemps que le Petsaï, chou de la Chine, cultivé par Pépin dès 1830; sera-t-il mieux goûté que le Daïcon, radis du Japon, exposé à Paris en 1844, par le missionnaire Voisin, ou restera-t-il incompris comme le Fenouil d'Italie, recommandé par Pyrame De Candolle (1778-1 8h41)?

Le bagage des importations maraichères est assez léger; admettons la Tétragone « Épinard d'été » rapportée de la Nouvelle-Zélande par un ami des naturalistes, le chevalier Banks, de l'expédition Cook, arrivée en France trente années plus tard, vers 1802.

Mais pouvons-nous dire que le bagage est mesquin, lorsque nous touchons à la vulgarisation de la reine du potager, de la Pomme de terre ? Importée depuis deux siècles, notre Solanée tubéreuse courait le monde et végétait misérablement, sans se fixer nulle part, sans dévoiler les richesses nutritives ou industrielles cachées sous sa robe de bure. Il a fallu d’abord le coup d'œil de Duhamel et de Turgot, puis la ténacité d’un savant doublé d'un philanthrope, de Parmentier (1737-1813), pour en dévoiler publiquement les mérites et l'imposer à la grande et à la petite eulture. Aussi la Convention nationale, en l'an 1r, n’hésite-t-elle pas à exciter les cultivateurs à étendre la culture de la Pomme de terre, d'après les instructions du Comité d'agriculture et des arts.

À dater de 18492, la « Parmentière» est menacée par l’indomptable eryptogame Peronospora où Phytophthora infestans; bien vite, on lui cherche des suppléants parmi les végétaux tubérifères. Après la Patate élevée sur couche et le Topinambour arraché à la ferme, on a recours à l’Apios, récolté chez les Osages en 1848, par Trécul, même à la Picquotiane; on essaie les Oxalides de la Bolivie, les Capucines de Valparaiso; on soumet à la cuisson le Colocasia, le Caladium des mêmes parages; et l'Ulluco, et la Gesse tubéreuse sont accommodés à toutes sauces. N’avons-nous pas échappé au Solanum anthropophagorum, Vassaisonnement des malheureux