La correspondance de Marat
LA CORRESPONDANCE DE MARAT 151
et dont j'ai eu les oreilles rebattues à Londres) est venu depuis mon relour se placer sous ma plume : la réflexion me l'avait fait rayer, mais il à été malheureusement conservé par le compositeur, et il a échappé à la correction. Je n'ai reconnu cette erreur que lorsqu'on m'en à fait apercevoir, et je m'empresse de la désavouer. Je serais désolé d'avoir attaqué injustement le dernier des hommes. Jrais-je de gaité de cœur offenser un citoyen estimable? Si j'étais libre, Monsieur, je ne balancerais pas à aller vous témoigner mes regrets de celte méprise involontaire ; mais dans un moment où l'on se plait à rechercher tous les écrivains patriotiques, j'attends de vos sentiments pour la patrie, que vous n'en voudrez pas à l'Ami du Peuple, et que vous ne vous joindrez pas à ses persécuteurs.
Agréez, Monsieur, mes très humbles civilités,
MARAT.
Paris, ce 24 juin 1190.
LVIII
LETTRE A CAMILLE DESMOULINS ‘ (24 juin 4790)
Lettre de l’'Ami du Peuple à l’auteur des Révolutions de France et de Brabant.
Ce 24 juin 1190.
Pour former une constitution vraiment libre, c'est-à-dire vraiment juste et sage, le premier point, le grand point, le
1. Correspondance inédile de Camille Desmoulins, p. 16 sq., et L'Ami du Peuple, n° 149.