La correspondance de Marat
à
LA CORRESPONDANCE DE MARAT 173
le réduit toujours à la nécessité d’embrasser une multitude d'objets, et à les indiquer plutôt qu'à les faire voir. Le temps le presse, et il n’a point de collaborateurs, point de copistes, point de commentateurs. Il eroit que l’ardeur de son zèle et la pureté de son cœur lui donnaient quelques titres à la confiance publique : mais il aurait beaucoup mieux réussi à l'obtenir s'il se fût moins attaché à la mériter. Que cette utile vérité soit mise sous les yeux de vos lecteurs; et croyez, cher Camille, que l’Ami du Peuple n’eût pas pris sur ses occupations accablantes le temps de vous faire cette longue lettre, s'il fût moins jaloux de votre estime.
Marar, l'ami du peuple.
LXII
LETTRE A NECKER (Septembre 1790)
Il est difficile de déterminer ici s'il s’agit vraiment d’une lettre adressée au destinataire, ou simplement d’un article écrit sous forme de lettre ouverte. Ce qui rendrait cette dernière hypothèse assez vraisemblable, c'est que cette lettre est annoncée dans le sommaire du numéro sous cette mention : « Observations sur la retraite du sieur Necker. » D'autre part, ce qui rend également plausible l'opinion contraire, c’est le soin que Marat prit toujours de faire parvenir aux intéressés les lettres qu'il rendait publiques par la voie de son journal. Celle-ci est publiée dans le numéro 214 de L'Ami
du Peuple (mardi 7 septembre 1790), à l’occasion de la retraite
du ministre des finances, et nous la donnons, en raison de son importance, malgré l'incertitude qui subsiste sur son véritable caractère.
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