La correspondance de Marat
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\ Ta 180 LA CORRESPONDANCE DE MARAT \
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d et celle du soldat qui en fait partie. Quant à Bezenval, \
pour m'acquitter envers lui de Por qu'il m'a donné, je \
désire que vous le pendiez haut et court. Quant à M. d'Affry, je le connais fort peu ; il me semble qu'il s'est assez bien montré au commencement de juillet 1789. N'a-t-il pas refusé d'obéir à l'ordre de faire tirer sur les citoyens, que lui avait donné Capet, dit d'Artois? Au demeurant, vous devez le connaître plus à fond que moi : or, s'il ne vaut pas mieux que Bezenval, je serai enchanté qu'il lui serve de pendant. Enfin, je désire que tous les camarades suisses forcent d’Affry et Bezenval de leur montrer les reçus de l'argent qu'ils m'ont donné; et s'ils reconnaissent mon écriture, je consens à compléter le trio. Voilà un compte réglé.
Voyons l’autre. Je n'ai eu connaissance de votre adresse à l'Assemblée nationale que par la séance que rédige un sieur Dufour, et par le Journal des Débats et des Décrets. Or, vous verrez donc, dans ma feuille 212, que j'ai accusé les rédacteurs de falsifications, ne pouvant croire que des Suisses amis de la liberté se fussent déshonorés par une pareille platitude. En comparant votre adresse à celle qu'ils ont imprimée, je vois qu'ils-ont donné comme certain ce qui n’est chez vous que conjecture vague el qu'ils vous font demander la punition du régiment de Château-Vieux, ce qui est une imposture. J'avais donc raison d’accuser les rédacteurs de vénalité et de mauvaise foi. Mais je vois aussi que les patriotes suisses, dont l'unique but était de réclamer contre la tyrannie des anciennes capitulations, ont fait la platitude de déplorer l'insurrection du régiment de ChâteauVieux, de la désapprouver, et de l’attribuer aux instigations des ennemis de la révolution, peut-être à des transfuges recrutés par l’avarice des chefs; tandis que vous étiez convaincus qu’elle n’était due qu'aux vexations et à la tyrannie des officiers, comme vous Île dites très bien dans la lettre à M. de Noailles. C’est sur de pareils trails, indignes de la franchise helvétique, que l'Ami du Peuple, plus
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