La correspondance de Marat

198 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

rais d'occuper plus longtemps le public de vos infamies et de vos attentats. En attendant, trouvez bon que j’achève de vous démasquer complètement, et aussi bien mon flacon d'encre n’est pas encore usé’.

LXXITII

LETTRE A CAMILLE DESMOULINS

(Mai 1791)

En publiant cette lettre dans le numéro 448 de L'Ami du Peuple (mercredi 4 mai 1791), Marat la fait pré: éder de ces lignes : « C’est à regret que je me vois aussi réduit à relever contre un frère d'armes des inculpations absurdes, qui peuventêtre défavorables à la cause de la liberté, que j'ai défendue, que je défends, et que je défendrai toujours. »

Jean-Paul Marat à Camille Desmoulins.

Pourquoi faut-il que l'amour de la patrie me mette aujourd’hui la plume à la main contre vous?

Vous annoncez, dans votre numéro 13, « que l’intrépide « Marat, voyant l’accusation de Rutteau étouffée, voyant les « honneurs excessifs qui pleuvent sur le cercueil de Mira« beau, succombe au découragement et demande un passe« port pour exercer l'apostat de la liberté chez une nation ‘« moins corrompue*. Après avoir mené une vie si troublée,

1. Voyez un numéro de L'Ami du Peuple, publié il y a cinq à six mois. (Note de Marat)

2. Cette phrase est du galimatias double, tout au moins. Qu'estce que c'est qu'exercer l'apostat chez une nation moins corrompue ? L'apostasie .serait-elle un art, une profession, une science, un métier? Et, pour l'exercer avec fruit, est-il besoin d’un pays moins