La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 215

imposer. [l faut que ce tableau m’ait été adressé par un ennemi personnel de MM. Girardin ou Ducluseau; il est signé, je vais le retirer de chez mon éditeur, vous reconnaîtrez le faussaire, s’il ne s'est pas caché sous un nom emprunté, et je m'engage à en faire justice exemplaire, pour le punir d’avoir abusé de la confiance d'un écrivain à qui l’amour seul de l'humanité a mis la plume à la main, qui s'est condamné à une vie souterraine pour tâcher de sauver le peuple, et qui pär cela même est moins à portée que tout autre de s’assurer de la vérité des dénonciations qui lui sont adressées. .

Quoi qu'il en soit, Monsieur, j'ai un devoir sacré à remplir à votre égard, et je n'aurais pas différé jusqu'à présent à m'en acquitter, si les dangers qui menaçaient la chose publique n’avaient absorbé mon attention. J’abhorre les méchants et je chéris les gens de bien. Ainsi, autant je me plais à démasquer les ennemis de la liberté, autant je serais désolé de ternir la réputation des amis de la patrie. Je ne vous ferai pas ici de réparation, mon cher concitoyen, n'ayant jamais eu dessein de vous attaquer; mais je vous rends grâce de m'avoir fourni l’occasion d’effacer, par le témoignage public de mon estime, les fausses applications que mes lecteurs pourraient avoir faites, trompés par une similitude de noms. :

À l'égard de M. Ducluseau que j'aime à croire, sur votre parole, homme estimable, je rétracte haut ment l'article injurieux publié dans ma feuille, et je le prie de recevoir à cel égard tous mes regrets de cette méprise, qui ne doit laisser aucune trace contre lui après un désaveu aussi formel. -

Permettez, mon cher concitoyen, que l'Ami du Peuple saisisse cette occasion pour vous inviter à revenir sur un principe établi dans votre feuille : Des moyens de remédier à la rareté du numéruire.

Ses suites seraient funestes s’il était adopté; il peut faire illusion aux lecteurs superficiels, mais à un homme